BAYER géant des pesticides porte plainte contre la Commission Européenne.

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Les écologistes sont en colère, ils avaient saisi la Commission Européenne et alerté l’opinion sur la mort des abeilles en 2013, en portant plainte contre les deux plus gros fabricants de pesticides  (voir les liens ci-dessous) le groupe Bayer et le groupe Syngenta. Ces derniers se défendent, ils ont donc décidé de porter plainte à leur tour contre la Commission Européenne, dans le but que celle-ci retire les restrictions imposées à l’utilisation de pesticides. Ils estiment que l’interdiction est « injustifiée » et « disproportionnée ». Le marché est trop juteux pour qu’ils se laissent intimider, ces puissantes lobbies feront-elles céder nos dirigeants européens, c’est ce qui inquiète le monde viticole et agricole.

Les chinois ont bien trouvé le moyen de se passer des abeilles pour la pollinisation et font du miel artificiel autant d’arguments qui encouragent les détracteurs de cette interdiction.

http://www.consoglobe.com/abeilles-pesticides-bayer-cg#6IzpjM3Tc0FM4Gwb.01

Le 4 février 2015, le Sénat a rejeté la proposition de résolution portée par le Sénateur écologiste Joël Labbé demandant au gouvernement d’agir auprès de l’Union Européenne « pour une interdiction de toutes les utilisations des pesticides néonicotinoïdes en Europe, tant que les risques graves pour la santé humaine, animale et l’environnement ne seront pas écartés. »

http://www.natura-sciences.com/agriculture/neonicotinoides-senat819.html

http://www.bioaddict.fr/article/le-senat-a-rejete-l-interdiction-de-pesticides-toxiques-pour-l-homme-et-l-environnement-a4851p1.html

Sur un court comme long terme, la disparition des abeilles pose un problème pour la biodiversité : de manière très concrète non seulement toute notre chaîne alimentaire est menacée mais de façon plus large tout l’équilibre de la flore et de la faune aussi.

C’est en mars que les vignerons qui pratiquent des « méthodes traditionnelles » commenceront à désherber les vignes à grand coup de désherbants chimiques. Malheureusement ces pratiquent existent encore. Personnellement je préfère voir au printemps dans les vignes de l’herbe haute et des fleurs sauvages. Si elle n’est pas attirée particulièrement par la vigne, l’abeille y est tout de même présente pour différentes raisons : les enherbements naturels dont je viens de vous parler souvent riches en fausse-roquette, les fourrières (bouts de rangs), les fossés et haies qui bordent les vignes sont autant de milieux potentiellement attractifs pour elles. Elle peut également aller s’y abreuver, butiner le miellat (pucerons, metcalfa), collecter du pollen au moment de la floraison de la vigne.

Les périodes sensibles dans la vigne

Tout au long de la période printanière et estivale (voir tableau des principaux traitements), les abeilles seront donc plus ou moins exposées aux traitements qui seront réalisés dans la vigne, selon la nature du pesticide utilisé et le moment de l’application. Les insecticides auront un impact direct sur l’abeille, mais les herbicides, les fongicides et les mélanges autorisés de pesticides peuvent également avoir un impact très nuisible sur les colonies.

En effet, les larves et les abeilles seront nourries de pollen et de miel contaminés et si elle n’est pas fatale, elle pourra affaiblir la colonie sur toute la saison de production.

Voici un rappel du calendrier des principaux traitements en viticulture :

-De mars à juillet : désherbage chimique

-D’avril à mi-juillet : traitements anti-oïdium

-Fin avril à juillet : traitements anti-mildiou

-Mai : épamprage chimique (herbicide)

-Mi-juin à fin juillet : traitement (obligatoire par arrêté préfectoral) contre la flavescence dorée

-Juin-Juillet-Août (variable selon climatologie et mode d’action des traitements) : tordeuse de la vigne

Les mois les plus critiques seront sans doute les mois de mai et de juin, période durant laquelle on applique parfois des mélanges de pesticides et dont les jours ne sont pas encore très chauds et permettent donc une application en plein jour, au moment où les abeilles sont présentes dans les vignes, car la flore sauvage est en pleine floraison printanière.

Protéger les abeilles c’est choisir d’autres modes d’action dans vos vignes

Il existe d’autres moyens de diminuer ou d’éviter l’affaiblissement ou la mortalité des abeilles dans les zones viticoles.

En voici quelques exemples :

-Dans les inter-rangs, préférer le fauchage au désherbage chimique pour l’élimination des adventices avant les traitements.

-Détourner les abeilles de la parcelle de vigne en augmentant l’attractivité des fossés, des haies. Les parcelles environnantes laissées en jachère peuvent être semées à l’aide de plantes mellifères.

-Observer la présence d’abeilles : quelques jours avant un traitement, on peut observer le moment de la journée pendant lequel les abeilles viennent butiner la flore avoisinant les parcelles de vigne et choisir de traiter avant l’arrivée ou après le départ des abeilles.

-Préserver et développer l’implantation des haies : en bordure des vignes, les haies d’arbustes sont une source de diversité pollinifère et mellifère : amandier, prunier, frêne, laurier thym, lierre… Elles sont aussi des brise-vent favorables au butinage.

Attention au changement climatique, les abeilles ont soif !

On oublie souvent que les abeilles boivent, en plus de butiner, elles sont à la recherche de sources d’abreuvement, notamment en période de sécheresse, comme c’est le cas depuis de nombreuses années. Aussi, toute source d’eau, comme les gouttelettes sur les feuilles ou les flaques d’eau – en plus des cours d’eau, lacs…- est susceptible d’être visitée par les abeilles.

Le plan « Ecophyto » lancé en 2008, suite au Grenelle de l’environnement, visait à réduire de moitié le recours aux pesticides d’ici 2018 et à exclure les substances dangereuses. Si l’on en croit le ministère de l’agriculture, une révolution est en marche :  le ministre de l’agriculture, l’avait en effet annoncé mais qu’en est-il de cette baisse substantielle de l’usage des pesticides? un exemple entre 2011 et 2012  le NODU (nombre de doses unités) aurait diminué de 5,7 % entre ces deux années. Une victoire qui ne tenait  qu’à l’utilisation de données obsolètes, qu’en est-il aujourd’hui?  C’est officiel : il y a toujours plus d’herbicides, d’insecticides et de fongicides dans les campagnes françaises. En moyenne, sur la période 2011-2013, les cultures ont reçu 5 % de produits phytosanitaires en plus par rapport à 2009-2011. Météo pluvieuse , humidité aidant en 2013, l’agriculture en a même utilisé 9 % de plus que l’année précédente. Le ministère de l’agriculture l’a annoncé sur son site lundi 22 décembre 2014, dans l’après-midi. Pour ses services qui conduisent le plan Ecophyto destiné à inciter les exploitants à changer de pratiques, l’échec est patent, de quoi réjouir BAYER!
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/12/24/malgre-les-alertes-le-recours-aux-pesticides-ne-cesse-d-augmenter_4545852_3244.html#AjlCeFM5RLHWQc3Y.99

Communiquer sur une prise de conscience des vignerons

Critiquer les pratiques n’est pas mon but,  franchement c’est inquiétant, je souhaite plutôt encourager à trouver des solutions et  favoriser le dialogue. Enfin, je m’adresse aux vigneronnes et vignerons,  comprenez que  les précautions prises et les changements dans vos pratiques peuvent bien entendu être valorisés auprès du grand public par nous, journalistes qui informons les consommateurs amateurs de vins.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/07/10/le-combat-contre-les-pesticides-d-une-salariee-de-la-vigne_4453404_3244.html

Dans le Bordelais, des vignes envenimées

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