Comment se défendre face aux pouvoirs publics qui bafouent la loi?
En conclusion de la semaine contre les pesticides, je me suis penchée de près sur ce qui se trame derrière ce projet français « d’assouplissement » de l’interdiction de pulvériser des pesticides par voies aériennes.
Dans une circulaire confidentielle publiée le 5 mars 2012 par le ministère de l’agriculture et destinée aux directions régionales de l’agriculture et services vétérinaires que mon confrère « Le Monde » s’est procuré, celle-ci prévoit la possibilité de délivrer des dérogations pour pulvériser par voie aérienne toute une série de pesticides fongicides, herbicides et insecticides destinés à traiter le maïs, le riz, la vigne et les bananiers, ces mêmes pesticides que nos voisins européens ont interdit.
Mais alors que fait-on de la loi du Grenelle du 13 juillet 2010 ? on la bafoue sans scrupule!
Le plus incroyable c’est que parmi les sept pesticides utilisés il est écrit sur le site du ministère de l’agriculture que six sont classés officiellement très DANGEREUX pour la santé humaine.
Je vous conseille de consulter ce site du Ministère de l’agriculture qui recense quelques-unes de leurs caractéristiques du type « risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée… » la liste est longue et terrifiante, sans compter qu’une autre liste de produits dangereux celle-ci de seize pesticides est, en plus des six plus courants utilisés en France en attente elle aussi, de dérogation.
FEMIVIN.com est prêt à s’associer à toute mobilisation qui participerait à l’annulation de cet assouplissement de l’interdiction de pulvériser par épandage des pesticides dangereux, que ce soit sur les vignes ou sur les cultures qui met en péril tout l’équilibre de la biodiversité de l’agriculture biologique.
Gardez en mémoire le témoignage vidéo de Yannick Chénet, viticulteur à Saujon (Charente-Maritime) qui s’est éteint à 45 ans des suites d’une leucémie reconnue comme maladie professionnelle par la Mutualité sociale agricole.
Il avait témoigné dans le film « Severn » de Jean-Paul Jaud sur le danger des pesticides.
Dans ce long métrage, Yannick Chénet livrait un témoignage poignant sur sa maladie et l’utilisation des traitements de la vigne, il s’indignait de n’avoir jamais reçu de mise en garde du fabricant et concluait par cette phrase :
« Les produits qui m’ont empoisonné et ceux qu’on me donne pour me guérir sont fabriqués par une seule et unique firme. »
A méditer !
Aucun candidat n’a abordé sérieusement l’écologie, un sujet qu’ils ne prennent pas au sérieux, aucun n’a mentionné dans son programme des mesures sérieuses et efficaces sur l’avenir de notre environnement. Le nouveau gouvernement ne parle pas de transparence sur la règlementation future des produits phytosanitaires dangereux pour la santé que nous utilisons. Plus le nombre d’études officielles alarmantes sont publiées et plus ce sujet devient tabou pour les politiques et impopulaire.
le manque de courage de nos politiques
(info publiée par slowfood)
En autorisant des épandages aériens, les préfets ne font que repousser le moment où une décision courageuse et sensée devra être prise.
Du courage il en faut en effet face aux lobbies des cultures intensives. Du bon sens serait aussi le bienvenu quand on sait que les pesticides tuent les abeilles, garantes de la pollinisation et de la biodiversité.
Pourquoi donc autoriser les épandages aériens ? Selon les autorités, il s’agit avant tout d’éviter d’importantes pertes de production. L’argument sanitaire est aussi utilisé, mais comment peut-on justifier le recours à des pesticides pour éviter la propagation d’éventuelles maladies ? Les pesticides comme préventif, est-ce là une solution sensée ?
En Haute-Garonne, la situation est plus que contradictoire, puisque la dérogation concerne quatre zone classées Natura 2000, c’est-à-dire des sites naturels identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales, et de leurs habitats !
Peut-être serait-il temps de s’attaquer au cœur du problème et de reconnaître que les monocultures sont un mode de production biaisé. Alors que nos ancêtres cultivaient plusieurs variétés de semences pour se prémunir des aléas de nature, les monocultures nécessitent toujours plus de pesticides pour se protéger, conduisant à un cercle vicieux surréaliste. Après avoir longtemps loué les mérites des monocultures, il faut désormais beaucoup de courage pour revenir en arrière.
A noter que le préfet du Gers « invite les maïsiculteurs concernés par l’usage de produits phytopharmaceutiques à renoncer, dès l’an prochain, à tout épandage aérien de ces produits en privilégiant le traitement exclusif par voie terrestre ou par pulvérisation de produits biologiques par voie aérienne ». A quand le passage à l’acte ?
Un click sur ma rubrique « soyons BIO » vous donnera toutes les infos sur les produits phytosanitaires autorisés.
Allez vous informer régulièrement sur les sites www.menustoxiques.fr puis sur www.environnement-et-cancer.com et www.cyberacteurs.org et www.greenpeace.com
Générations Futures rend public un rapport mettant en cause le système d’homologation des pesticides au niveau européen. La Commission Européenne contourne les règles d’homologation des pesticides avec la complicité des états membres. Ce rapport est visible sur Internet.
à lire absolument: le livre PESTICIDES « révélation d’un scandale français » chez Fayard les auteurs « François Veillerette et Fabrice Nicolino ont écrit un livre historique sur la tragédie des pesticides.
crédit photo épandage aérien: ecoagriculture parteners
Battons-nous pour préserver notre santé, celle de nos enfants, notre environnement et ce qu’il y a dans nos assiettes et nos verres.