C’est parce que vous me posez souvent cette question par mail que j’ai enfin décidé de vous apporter des réponses à vos questions.
Ce produit traditionnel est aujourd’hui controversé, notamment en raison des abus qui ont été constatés dans le passé. On a l’habitude d’entendre dire que l’usage répété de la bouillie bordelaise depuis plus d’un siècle dans certains vignobles a conduit à une accumulation du cuivre dans le sol. Il faut savoir que ce métal ne se dégrade pas et se lessive peu.
La bouillie bordelaise est une solution moins toxique pour la nature que tous les autres fongicides chimiques quand elle est utilisée avec modération, ce qui est le cas dans le cahier des charges des vignerons en culture biologique et en biodynamie. En trop grande quantité la bouillie bordelaise conduit à un excès de cuivre (c’est ce qui pollue les sols).
Le surdosage est malheureusement fréquent alors que plusieurs études ont montré que diminuer les quantités n’affectait pas l’efficacité. Pourtant les vignerons savent qu’ils doivent éviter l’excès de cuivre principalement pour le Sauvignon blanc mais aussi pour d’autres cépages à cause d’une action néfaste sur les arômes variétaux, la bouillie touchant les levures lors de la fermentation alcoolique celle-ci altère les arômes.
Pourtant ce liquide bleu s’avère être un excellent fongicide.
Autrement dit, il permet de lutter efficacement contre les maladies liées à l’attaque de champignons cryptogamiques. Elle est utilisée par les vignerons pour lutter contre le mildiou et l’oïdium. Ce traitement mis au point dans le Bordelais vers 1885 fut utilisé pour la première fois au Château Ducru-Beaucaillou à Saint-Julien, dans le Médoc. Son inventeur est le botaniste Alexis Millardet (1838-1902) surnommé « le sauveur du vignoble européen ».
D’après l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), l’utilisation du cuivre mal maîtrisé présente un risque sérieux pour les oiseaux, les mammifères, les organismes du sol (lombrics) et les organismes aquatiques, c’est la raison pour laquelle depuis le 1er janvier 2006, ces limites ont été revues à la baisse : de 8 kilogrammes de cuivre par hectare sur les cultures pérennes on est passé à 6 kg/ha/an.
Pour simplifier, on peut donc traiter le terrain deux fois par an avec une bouille concentrée à 20 % de cuivre métal.
La bouillie bordelaise, est-elle écologique ou pas écologique ?
La situation est en fait plus compliquée : oui on peut employer la bouillie bordelaise dans le cadre de l’agriculture biologique en réduisant les doses.
En bio on préfère l’usage préventif car le vigneron utilisera un peu moins de bouillie bordelaise qu’en usage curatif
L’Association « «Générations Futures » a d’ailleurs publié un communiqué sur les pesticides et fongicides, en 2013. Elle y explique clairement que :
« la teneur maximale en pesticides des vins bio analysés est 33 fois plus faible que la teneur maximale des vins non bios, la teneur moyenne est d’ailleurs « 11,8 fois plus faible » a quantité est généralement très faible, au point de ne pas pouvoir quantifier les résidus. L’association Générations Futures avance une proportion maximale de « 7.31 %, soit 8 fois moins » que dans les vins non bio.
je suis impressonné par ce que vous dites sur les pesticides. Jardinier adepte du bio, j’utilise la bouillie bordelaise sur mes fruitiers, avec parcimonie et j’ai d’excellents résultats. Un article bien utile.