Bordeaux, attention à l’effet millésime !

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Plusieurs fois par an, nous nous réunissons une quinzaine d’amis professionnels (sommeliers, cavistes, vigneron) et amateurs éclairés  collectionneurs de beaux flacons pour une dégustation conviviale, sympathique voir même critique,  autour d’un thème bien précis, cela se déroule toujours chez le même ami restaurateur.

Cette fois-ci, nous avions opté pour le Bordelais. Chacun est allé dans sa cave, a apporté une ou deux belles cuvées de crus réputés de divers millésimes  afin de les déguster ensemble et exprimer nos ressentis, nos émotions gustatives.  En général nous sommes une quinzaine.

“L’effet millésime”  pendant cette dégustation nous a vraiment étonné,  là c’était flagrant, c’est relativement marqué à Bordeaux, car dans cette région où les variations météorologiques sont fréquentes, où gel, grêle, pluie, mauvais temps, ou chaleur insuffisante peuvent affecter le millésime, la qualité du vin peut varier énormément d’un secteur à un autre. Ceci constitue une grande richesse je vous l’accorde car chaque année a sa personnalité, mais en ce qui me concerne je ne suis pas toujours d’accord,  car il faut reconnaître que la déception est difficile à digérer lorsque les prix des vins flambent même en primeur et que quelques années après l’achat on ne comprend pas ce qui s’est passé en dégustant  un vin qui n’est pas à la hauteur de nos attentes.

Lors de cette dégustation de grands crus, nous avons tenu compte de toutes les circonstances exceptionnelles, telles qu’une canicule, d’un changement de propriétaire ou de l’arrivée d’un œnologue réputé et du mauvais temps.

Enfin, nous avons goûté les vins un à un, puis ils nous ont accompagné tout au long d’un repas.

Comprendre le potentiel de vieillissement

Vous devez savoir que le potentiel de vieillissement d’un vin dépend de plusieurs facteurs, y compris les tannins et les acides  qui sont aussi des agents conservateurs; plus ils sont présents dans un vin, plus le potentiel sera grand. Les vins du Médoc  par exemple sont réputés être les vins de Bordeaux pouvant vieillir le plus longtemps ,  il y fait plus frais donc les vins contiennent un peu plus de substances acides et le Cabernet Sauvignon, majoritaire dans ces vins d’assemblage, est plus tannique que beaucoup d’autres cépages.  A mon avis, il n’est pas indispensable des les oublier en cave, la plupart des vins de Bordeaux s’apprécient désormais jeunes, donc aucune raison d’attendre !

Evolution des millésimes

Maintenant on  vendange de plus en plus mûr, ce qui est une bonne chose, mais si, en plus, on utilise des concentrateurs, on ajoute des levures et on pratique un élevage abusif en barriques neuves, cela donne des vins trop lourds, trop écœurants, trop alcoolisés… alors que ce n’est plus dans l’air du temps, et cela n’a rien à voir avec le réchauffement climatique comme certains le prétendent… En fait, il faut dire la vérité sur la qualité de chaque millésime. L’explication, en partie, de l’une des facettes de la crise des vins de Bordeaux, c’est que certains grands crus sont vendu bien trop cher, j’en ai pour preuve  les primeurs  2007. Ce n’est qu’un millésime sympathique, très agréable et bon à boire rapidement, déjà ouvert, c’est ce que nous avons constaté et c’est déjà pas mal, mais il aurait dû coûter bien moins cher que les 2005 et 2006, qui lors de la dégustation nous ont rassuré. Une déception avec ce que nous avons goûté en 2008 mais il fallait s’y attendre, ce n’est pas un millésime de garde.

J’ai quand même eu de belles émotions en dégustant un Château Margaux 2001, puis belle découverte avec deux Saint-Emilion Grand Crus le Châteaux Pavie 2005 et 2003, j’ai enchaîné avec un Brane Cantenac 98, excellent millésime, à son apogée, enfin c’est un Grand Cru de Pomerol le Château La Conseillante 2005 équilibré, que j’ai le plus apprécié, pour sa rondeur, son fruité et sa fraîcheur avec des tanins soyeux et une belle persistance qui ont délicieusement caressés mes papilles . Les autres crus dans d’autres millésimes m’ont laissé perplexe.

Il faut que le prix du millésime corresponde à la qualité du vin pour que le marché reste confiant, les acheteurs ne sont pas si idiots.

En Bourgogne, dans la Loire ou dans le Rhône, on ne vend pas un 2007 plus cher qu’un 2005, autrement dit on ne spécule pas le prix de sa bouteille au “loto” des millésimes, il faudrait que les vignerons bordelais redeviennent plus modestes.

www.millesima.fr    et      www.vinotheque-bordeaux.com

www.vin-malin.fr          www.idealwine.com www.cdiscount.com

www.bordeaux.com          www.infos-bordeaux.fr/tag/civb


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