Je voudrais vous faire partager cette lecture avec celle qui fût la scandaleuse, la sensuelle COLETTE, cette femme gourmande de tous les plaisirs de la vie qui écrivait avec son corps une prose charnelle! Bien avant d’incarner la « femme » qui a pris en main sa propre destinée, elle fût tout comme je l’ai été par ma grand’mère, très tôt initiée au vin durant son enfance à Saint-Sauveur-en-Puisaye dans l’Yonne. Dans sa hiérarchie des plaisirs, COLETTE a accordé une place de tout premier ordre à celui du divin nectar.
J’ai dévoré ce livre avec curiosité, à l’instar de Montaigne et Rabelais, COLETTE a donné ses lettres de noblesse au vin, grâce à son exceptionnel talent d’écrivain, à sa plume et surtout sa sensibilité féminine. Elle avait coutume de dire que « les pays natals de la femme étaient aussi nombreux que ses amours heureuses ».
La correspondance inédite produite dans cet ouvrage contient plus d’une centaine de lettres adressées à Jean Guillermet, éditeur et viticulteur du Beaujolais, et à Lucien Brocard, négociant en vins et spiritueux de Bercy, qui constituent une véritable ode au vin. COLETTE raconte ses rencontres avec la vigne et les vignerons, ses visites dans les caves. Elle n’hésite pas à prodiguer ses conseils avisés pour associer mets et boissons. Elle se laisse aller à fantasmer au gré de ses caprices et de ses amours. « Analysez-moi, goûtes-moi, disait-elle. Mes vins charrient l’or et le rubis classiques, ils sont purs de mésalliances. Je me rebelle contre les caprices solaires, les disettes imprévues, j’amasse les vins qui sont originaires de Bourgogne »…
Ce que j’ai aimé dans ce livre « Colette la passion du vin » c’est la manière dont l’auteur Bernard Lonjon nous fait découvrir que chacune des relations amoureuses de Colette étaient liées à des vins. Une biographie surprenante en quelque sorte où l’on apprend qu’avec ses maris, ses amants et amantes, elle découvrait chaque fois de nouveaux plaisirs bachiques. La bisexualité tient un rôle primordial dans la vie de COLETTE, autant dans son existence personnelle que dans son œuvre artistique, on le retrouve dans ses écrits. En Champagnes, à Bordeaux, mais aussi en goûtant les vins du Jura et de Provence, le rosé de Saint-Tropez, et le beaujolais, elle nous parle de jurançon, et même d’un modeste rouge de Corrèze « dur à la bouche comme un juron ».
L’auteur a eu accès à deux correspondances inédites, une centaine de lettres adressées à Jean Guillermet, éditeur et viticulteur à Limas, commune du Beaujolais, et à Lucien Brocard, négociant à Bercy. Ce sont des amis pour lesquels elle laisse courir sa plume épicurienne et affectueuse. Du premier elle reçoit chaque année, à Noël, un colis contenant un chapon, des quenelles de brochet, un cervelas, du Morgon… Au second elle envoie un « petit chèque » pour les vins qu’elle lui a commandés et qu’il a choisis pour elle. Elle ne cesse, pendant la guerre, de le solliciter car elle est toujours « à sec ». Comme Voltaire qui demandait à ses fournisseurs de Bourgogne « d’avoir pitié d’un pauvre homme qui n’a plus rien à boire », elle s’excuse « de gratter encore à la porte du chai » de Lucien Brocard.
Colette « la passion du vin » de Bernard Lonjon
Editeur :les Editions du Moment
17,00e en vente librairie, Fnac ….
Les femmes et le vin une véritable histoire d’amour, les sites WineTourBooking.com et LesSommelières.fr