De retour du bordelais où j’ai vraiment ressenti l’inquiétude des vignerons, je me suis engagée auprès d’eux à vous informer par le biais de mon BLOG que la commission européenne sous des pressions commerciales pourrait bien brader la mention « Château » aux exportateurs américains. Les bordelais sont furieux car les États-Unis ont demandé à la Commission de Bruxelles de pouvoir utiliser le terme « château » (en français dans le texte) sur leurs étiquettes de vins destinés à l’exportation vers l’Union européenne.
Le terme »château » fait partie de notre patrimoine, il est impensable qu’il soit bradé, c’est la réaction de Laurent Gapenne, président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux qui réuni tous les vignerons du Bordelais. Ce dernier souligne « Il est impensable de la Commission Européenne qui est censée défendre les intérêts des producteurs européen brade ainsi ce patrimoine ».
Le terme « château » valorisant, emblématique est une terminologie française à forte notoriété notamment à Bordeaux, où il est utilisé depuis le milieu du XIXe siècle et très réglementé en France. Il ne peut être utilisé que par les producteurs en AOC et sous conditions d’antériorité, à l’inverse il n’y a pas de définition du terme « château » aux Etats-Unis. Les raisins peuvent provenir de différents et nombreux fournisseurs, sans aucun cahier des charges ni réglementation stricte.
« L’examen de la demande est au stade technique, il n’y a pas encore eu de vote. Sur ce sujet important, la décision sera prise dans les prochaines semaines », explique un porte-parole à Bruxelles. Un Comité de gestion vin devrait en discuter le 25 septembre.
Il faut savoir que les États-Unis ont signé en 2006 un accord viticole bilatéral avec l’Union européenne où l’ont peut utiliser de manière dérogatoire ce terme « château » jusqu’en 2009. Ils reviennent donc aujourd’hui à la charge à la faveur d’une modification récente des modalités d’étiquetage au niveau européen.
Ce qui inquiète les bordelais c’est que les américains sont de gros importateurs de vins français, surtout du Bordelais, alors il est difficile dans ce contexte de leur dire non. Il y a eu des exemples récents où malheureusement le poids commercial des marchés l’a emporté sur des considérations plus juridiques.